Alors que têtes baissées, les directeurs et directrices d’associations d’hébergement obligeaient les salarié.es, sous peine de sanctions disciplinaires, à compléter le fichier 4D-CHRS de la société PAXTEL, les syndicats CNT STP 67 et SDAS-FO contactèrent la CNIL afin de savoir ce qu’il en était de l’autorisation d’utiliser ce fichier. Face à la réponse claire selon laquelle aucune autorisation n’avait été délivrée, le SDAS-FO déposa plainte auprès de ladite commission, contre toutes les associations Alsaciennes utilisant frauduleusement ce fichier. Soutenant leur initiative, la STP 67 fit le choix de ne pas déposer plainte du fait de n’accorder aucune légitimité à la commission nationale.
Ainsi, c’est suite aux réunions des comités d’entreprises propre à chaque association ainsi qu’aux différents tracts écrits par les deux syndicats que les directeurs/trices d’établissement, profils bas, affirmèrent lors de réunion entre cadres qu’ils « avaient appris de la part de leurs salariés que le logiciel PAXTEL n’avait reçu aucune autorisation de la CNIL». Mis à mal à travers leurs propres ordres, ils/elles firent cependant courir une rumeur selon laquelle la commission avait des discours différents sur l’utilisation de la base de données et qu’ainsi, ils/elles ne savaient précisément pas s’il était légal ou non d’utiliser le logiciel PAXTEL.
Coincés dans un étau où il est plus simple d’écouter sa hiérarchie plutôt que d’écouter les syndicats, certains salarié.es se servirent de ces rumeurs pour obéir à leur direction qui les pressait de continuer à compléter le fichier. D’autres, déjà convaincus, soutinrent haut et fort que « PAXTEL était un outil particulièrement performant pour leur travail » et, bien qu’ils/elles savaient qu’aucune autorisation n’avait été délivré, utilisaient tout de même le logiciel.
Aujourd’hui, le travail étroit que le STP 67, effectue depuis maintenant 7 mois avec le SDAS-FO a permis de faire reculer, et cela à plusieurs reprises, l’utilisation du logiciel PAXTEL. Cependant, bien que la CNIL va, dans ces prochains jours donner son autorisation pour exploiter ce fichier, les employeurs, en réponse aux ordres du préfet, saisiront cette occasion pour mener à bien leur politique managériale.
Parce que la STP 67 ne reconnait aucune légitimité dans une commission qui ne fait que renforcer des dispositifs policiers et sécuritaires venant restreindre le champ de nos libertés, il ne cessera de dénoncer ces méthodes de fichage et de flicage qui investissent le champ social et médico-social. La lutte continue et ne cessera tant qu’une solution ne sera pas trouvée pour gérer les places d’hébergement des personnes en situation de grande précarité. Quel que soit la décision de la CNIL, la lutte devra passer par la désobéissance et surtout par la proposition de solutions pérennes pour gérer le dispositif d’hébergement. Ce travail impulsé par le STP 67 et le SDAS-FO continuera tant que des solutions concrètes ne pourront être trouvées.
Scapin
CNT STP 67
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