Rassemblement en hommage à Nahel et à toutes les autres victimes des dominations policières – contre la répression et le racisme d’Etat
Depuis hier, le gouvernement et une partie significative de l’institution policière tentent de nous faire avaler la pilule en exprimant leur prétendue compassion à laquelle personne ne croît.
Minute de silence à l’assemblée, déclaration du président, du ministre de l’intérieur et de toute une partie de la classe politique.
Mais où était donc cette compassion pour les 13 personnes abattues dans des circonstances similaires au cours de l’année 2022 ? Où était-elle pour Hocine Bouras, 23 ans, tué menotté d’une balle dans la face sur le bord de l’autoroute A35 le 26 août 2014 ? Où était-elle pour Enzo, 17 ans, mort noyé à Strasbourg en avril de cette année 2023 pour échapper à un contrôle policier. Ou Morad Touat, 16 ans, également victime en 2014 d’une chute mortelle à Marseille en fuyant un contrôle policier ? Où était-elle pour Babacar Gueye tué de 5 balles à Rennes en 2015 alors qu’il était en pleine crise de détresse ? Pour Lamine Dieng mort étouffé sous le poid de 5 policiers en 2007 ? Pour Wissam El Yamni, tabassé à mort dans un couloir de commissariat en 2012 ? Pour Lahoucine Ait Omghar abattu de 5 balles en 2013 à Montigny-en Goelle ? Nous pourrions continuer comme ça encore longtemps…
La vérité c’est qu’ils n’en ont que faire. La police tue légalement, majoritairement des personnes racisées, et elle le fait avec la complicité de l’État via des discours qui ne cessent de justifier et défendre les meurtres policiers en attisant au quotidien le racisme, la xénophobie, l’islamophobie.
La différence, c’est qu’ils ont aujourd’hui le sentiment que la situation leur échappe. Au-delà des vidéos qui invalident le récit policier, la réaction spontanée des habitant.e.s des quartiers de Nanterre et les mobilisations de cette nuit dans de nombreux quartiers de France leur fait peur.
Ils flippent, complètement, au point qu’ils sont prêts à sacrifier un pion pour sauver leur peau. Pour la première fois, l’Etat se désolidarise complètement du flic meurtrier, alors que ceux-ci sont systématiquement défendus et protégés de sorte à ce qu’ils échappent à la justice.
Car le meurtre de Nahel s’inscrit dans une longue liste de meurtres policiers, approuvés et consentis par l’Etat, qui ne s’inquiète de la mort d’un.e individu.e racisé.e que lorsque cela suscite des réactions violentes dans la rue.
Dans les heures qui ont suivi la diffusion des premières images, c’est d’ailleurs le discours habituel qui nous a été servi. Flic en danger, qui tire pour se protéger et abattre un dangereux criminel récidiviste. Tout un tas de mange-merde se sont succédé sur les plateaux télés pour donner raison aux policiers malgré les vidéos qu’ils avaient sous les yeux, le tout en salissant au passage la mémoire d’un adolescent de 17 ans tout juste décédé.
Seulement, devant l’explosion de l’émoi et de la colère que ce meurtre suscite, le gouvernement a été contraint de réviser son discours, et moins de 24 heures plus tard c’est subitement toute la France qui est en deuil. Mais leurs belles paroles ne touchent personne, elles sont à gerber et ne ramèneront pas à la vie toutes les personnes que la police a tuées avec la complicité de l’Etat.
Soutien total et inconditionnel aux proches et à toutes les personnes qui se mobilisent jour et nuit pour exprimer leur colère.
Justice pour Nahel, justice pour toutes les autres victimes de l’Etat policier.
Abolissons la police, ou à défaut, commençons par la désarmer.
Laisser un commentaire